1813, la campagne de Saxe
Guindey est tué à Hanau à l’âge de 28 ans …
La campagne de Russie s’achève. Elle aura été coûteuse en vies humaines, notamment aux cours des batailles de Smolensk et de la Moskowa, mais aussi par le froid, la malnutrition, le typhus et les désertions.
Aussitôt après cette campagne, en Janvier 1813 la sixième coalition est signée entre les Russes, les Prussiens, les Anglais. Les Autrichiens et les Suédois s’y joignent un peu plus tard, ainsi que la Bavière et d’autres Etats Allemands.
Napoléon 1er sortira vainqueur des batailles de Lützen le 2 mai 1813, de Bautzen les 20 et 21 mai 1813, de Dresde les 26 et 27 Août 1813, hélas la bataille de Leipzig qui s’est déroulée du 16 au 19 Octobre 1813 sera une défaite Française.
Le haut commandement reconnaît une nouvelle fois les mérites et la valeur militaire de Jean-Baptiste Guindey. Il est nommé Lieutenant en 1er sous-adjudant Major au seing de son régiment des grenadiers à cheval le 9 février 1813. Commandé par le Général Frédéric Henri Walther, il participe aux batailles de Dredes, de Wachau, de Leipzig.
La valeur habituelle de Guindey lui vaut une nouvelle fois les honneurs, le 14 Septembre 1813; il est nommé Officier de la Légion d’Honneur.
L’Europe entière est désormais coalisée contre Napoléon. Après la bataille de Leipzig, la Grande Armée doit battre en retraite, les Austro-Bavarois alliés d’hier, commandés par karl Philipp von Wrede tentent de bloquer cette retraite à Hanau.
Le matin du 30 Octobre 1813, l’Empereur au bivouac, parle tout haut devant quelques officiers de la Garde…. »Que penser de l’attitude de ces bavarois que j’ai comblé de bienfaits ? « ….Guindey fait partie du groupe; ces propos sont racontés par le Capitaine Parquin dans ses mémoires (2).
Concentrant le feu de toute son artillerie sur un groupe de fermes fortifiées couvertes de batteries par les Bavarois, Napoléon engage la Garde Impériale. Les Chasseurs à pied de la garde, enlèvent leurs objectifs (1).
Installée sur les positions conquises, l’artillerie du Général Antoine Drouot (°1774 +1847) est menacée à son tour par le nombre des assaillants. Les Grenadiers à cheval se précipitent au secours des pièces, mais sont rapidement submergés. Fort heureusement, le régiment des Gardes d’Honneur, aux ordres du Général de Ségur, intervient et parvient à repousser les bavarois.
C’est au cours d’une charge, que Guindey tomba mortellement frappé; il fut trouvé mort le soir, au milieu d’une demi-douzaine de cadavres de chevau-légers bavarois, à qui il avait fait payer cher sa mort.
Guindey, qui avait mis le pied à l’étrier en 1803, pour chevaucher et charger pendant dix ans, à travers l’Europe, mourait ainsi, glorieusement, sur le champ de bataille, à l’âge de 28 ans.
Il fut de ceux qui ne pouvaient assister à un combat sans être atteint par le feu ou par le fer de l’ennemi, de 1805 à 1809, il reçut en effet deux coups de feu et sept coups de sabre (1).
Voici ce qu’écrivait dans ses mémoires, l’ami de Guindey, le Capitaine Parquin :
» Les grenadiers de la garde firent une charge à fond sur la cavalerie bavaroise. Mon ami l’intrépide Guindey, sous adjudant-major aux grenadiers à cheval, le même qui à Saalfeld tua le Prince Louis de Prusse en combat singulier, fut trouvé mort le soir sur le champ de bataille tout couvert de coups de sabre, au milieu d’une demi-douzaine de cadavres de chevau-légers bavarois à qui il avait fait payer cher sa mort. »
« Ce brave officier, le matin même avait entendu dire par l’Empereur au bivouac à plusieurs officiers qui l’entouraient à pied dans la forêt….Comment trouvez-vous les Bavarois, nos alliés d’hier, qui prétendent nous barrer le passage et nous empêcher de rentrer en France et cela quand nous apercevons d’ici les clochers de Mayence !. »
« Parbleu, c’est un peu fort ! Soyez tranquille, Sire avait répliqué Guindey, les Bavarois nous payeront aujourd’hui leur trahison et leur jactance. »
« Le succés de la bataille de Hanau a prouvé la justesse de la réplique de mon ami Guindey, mais il devait payer lui-même de sa vie le gain de la bataille. Je lui avais serré la main au moment même où il partait pour charger avec les grenadiers à cheval. Il ne devait pas revenir. Pauvre Guindey. » (2)
(1) Carnet de la Sabretache n°136.
(2) Souvenirs du Capitaine Parquin, pages 141 et 142.
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