AccueilHistoirePersonnalitésJean-Baptiste Guindey (6) – 1806, Rapport sur la mort du Prince Louis de Prusse

Jean-Baptiste Guindey (6) – 1806, Rapport sur la mort du Prince Louis de Prusse

par | 15 janvier 2024 | Histoire, Personnalités | 0 commentaires

1806, Rapport sur la mort du Prince Louis de Prusse,

le 10 octobre au combat de Saalfeld …

Le Chirurgien-major du 40e de ligne, fut chargé d’examiner le corps du Prince Louis de Prusse et faire un rapport pour le Maréchal Lannes. On constate que le Prince fut tué de plusieurs coups de sabre (dont deux coups mortels) par le maréchal des logis Guindey, de la compagnie d’élite du 10e hussards lors du combat de Saalfeld le 10 octobre 1806.
« Cejourd’hui, 11 octobre 1806, à midi, je soussigné chirurgien-major du 40e régiment de ligne, membre de la Légion d’Honneur, chargé du service de santé de la division, certifie m’être transporté à Saalfeld d’après l’ordre de M. le général de division Suchet, grand cordon de la Légion d’Honneur, commandant la 1er division du 5e corps d’armée, à l’effet de constater les blessures qu’a reçues le Prince Louis Ferdinand de Prusse à l’affaire d’hier, et qui lui a causé la mort. Etant arrivé à l’église principale de Saalfeld accompagné de M. Viraux, capitaine du génie de la division, les gardiens des tombeaux des princes de Coburg nous ont, sur ma réquisition, fait descendre dans le caveau où on venait de déposer depuis une heure le corps du Prince, que j’ai reconnu être le même que j’avais vu à 6 heures du matin sur le champ de bataille, et dont j’avais admiré la beauté de la figure, le calme de la physionomie, le développement de la poitrine, joint à la forme régulière des membres dont les muscles très prononcés annonçaient beaucoup de force et de vigueur.

J’ai remarqué : 1° Une plaie superficielle de deux pouces d’étendue faite à la joue droite sur la pommette par un coup de sabre dont la direction était de haut en bas : 2° Un coup de sabre à la partie supérieure du front du côté droit, ayant divisé obliquement les téguments, sans lésion de l’os frontal, la plaie ayant plus de deux pouces d’étendue : 3° Une plaie transversalle à la partie supérieure et postérieure de la tête, de cinq pouces d’étendue, produite également par un coup de sabre qui a divisé les téguments et lésé la première table des pariétaux : 4° Un coup de sabre à la partie postérieure et inférieure de la tête porté de haut en bas et qui a fracturé l’occiputal, la lame du sabre ayant pénétré la substance du cerveau, la plaie ayant six pouces d’étendue: 5° Une plaie transversale de deux pouces et demi d’étendue à la partie antérieure et supérieure de la poitrine également par un coup de sabre, dont la lame ayant été dirigée sur son plat, a traversé cette cavité entre la 2e et 3e côte après avoir divisé une portion du sternum. La pointe du sabre a causé à la partie opposée de son entrée une grande ecchymose à l’endroit où elle a soulevé la peau sans la percer: 6° Enfin un dernier coup de sabre sur le bras droit, un peu au-dessus de son articulation avec l’avant-bras, la plaie peu profonde se dirigeant obliquement depuis le coude jusqu’au pli du bras.

Ayant ensuite visité les autres parties du corps, je les ai trouvées dans leur état naturel. En foi de quoi j’ai dressé le présent que j’ai rédigé sur la simple inspection des blessures sans aucune ouverture ni incision et avons signé. »

Sources & bibliographie :
Les Campagnes Napoléoniennes d’Alain Pigeard (Tome 1 – Pages 236 et 237).
Iéna, Auersdaedt…Le Triomphe de l’Aigle de F.G. Hourtoulle.

Portrait du prince Louis Ferdinand de Prusse
Le Prince Louis Ferdinand de Prusse, oeuvre de Jean Laurent Mosnier (°1743 +1808).

1806, Guindey échange son sabre,

avec son officier de peloton …

Le soir de Saalfedt (10 Octobre 1806) au bivouac, l’officier du peloton auquel appartenait Guindey vint dire à ce sous-officier :  » Guindey tu as fait un beau coup, tu as tué le Prince de Prusse ! « .

Sur la demande de son lieutenant, Guindey échangea son sabre, désormais célèbre, contre le sien. Ce sabre existe encore, c’est une lame dite de montmorency, sabre léger, très bien en main, l’arme par excellence pour le cavalier français, qui permet de pointer aussi bien que de sabrer, parce qu’il est très légèrement recourbé.

Le sous-lieutenant était général à la fin du Premier Empire et sous le Second Empire son fils était colonel, et comme tel, armé du sabre fameux, il commanda le 10e Cuirassiers, l’ancien Royal-Cravates, pendant le guerre de 1870 jusqu’à la capitulation de Metz (Commandant Cournet du 10e Cuirassiers).

Sources & bibliographie :
Le Carnet de la Sabretache n°136.

Sabre de Guindey
Le sabre de Jean-Baptiste Guindey.

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